La CGT Canon

En réponse
à l'Inspection du Travail

Courant juillet, l’inspection du travail interpelait Canon France sur les nombreux dysfonctionnements constatés par vos élus, inquiets des risques croissants induits par l’augmentation de la charge de travail et la pression exercée sur les salariés.

En réponse à cette intervention de l’administration, la Direction réfute toute anomalie, tout malaise et tout risque pour les salariés ; elle affirme que tout est sous contrôle et que les ajustements nécessaires ont été faits.

Chez Business Ops : pas de problème, l’état de crise chronique au sein du service est passé sous silence et le turn-over considérable qui témoigne du malaise et mine le fonctionnement du service n’est même pas évoqué.

A la Direction Financière, tout est de la faute des auditeurs, du télétravail ou du « pas de chance », d'après la DRH, et l’accident dramatique qui a touché une collaboratrice est réputé « sans lien de cause à effet » avec l’activité professionnelle. D’ailleurs tout est arrangé car Canon a mis en place une cellule psychologique et « rappelé aux managers l’importance du droit à la déconnexion » ; de plus la « charge de travail est cohérente et équilibrée ». Les salariés de ce service seront ravis de l’apprendre.

Chez BIS, la Direction prétend qu’il ne s’agit que d’un problème de profitabilité, mais que la transformation « est ressentie positivement par les acteurs », il n’y a pas de problème de charge de travail et les « amplitudes horaires sont largement raisonnables ». Les salariés concernés apprécieront (du moins ceux qui n’ont pas encore démissionné pour préserver leur santé).

Concernant la souffrance au travail du personnel tout est réglé car la Direction des Ressources Humaines a décidé de créer un poste de Directeur du programme de conduite au changement et risques psychosociaux. La cause principale de ces risques étant dus avant tout à l’excès de charge de travail, il aurait été plus judicieux de renforcer les équipes opérationnelles que d’ajouter un Directeur supplémentaire sur une mission qui est du ressort du préventeur.

A l’heure où le nombre de salariés souhaitant quitter Canon France, dans le cadre du PSE, est proprement alarmant, notre « Top Employer » se réfugie derrière la méthode promue par Emile Coué de la Chataigneraie au début du XXe siècle. Elle répète à qui mieux mieux que tout va bien, que les collaborateurs sont épanouis et qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir pour le personnel et l’avenir de l’entreprise.

A en croire la Direction des Ressources Humaines, les nombreuses démissions enregistrées dans les services concernés correspondent à des « projets personnels » ; pour ce que nous en savons, ces départs sont souvent motivés par un simple instinct de survie et le « projet personnel » s’apparente le plus souvent à une réponse au stress, une réponse à une situation de danger, une réponse « combat-fuite » telle que décrite par le physiologiste Walter Bradford Cannon.

Ainsi donc, selon notre Direction des Ressources Humaines, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !  Pour la CGT, la situation est bien plus que préoccupante car depuis l’annonce du plan de relance, la motivation des collaborateurs est au plus bas, leurs espoirs et perspectives d’évolutions chez Canon sont anéantis. Découragés, bon nombre d’entre eux espèrent juste pouvoir tirer leur révérence dans le prochain plan de départ. Inquiétant non ?